Mokamo...
ou comment un projet est devenu réalité
Mokamo...
ou comment un projet est devenu réalité
Une histoire, un lieu ...
Le Groupe Mokamo, essentiellement d’origine verviétoise et issu de milieux professionnels divers, s’est constitué en 2007 autour de deux amis, André Nicolas et Hubert Demolin, désireux d’entreprendre une action humanitaire au Congo.
Une rencontre avec une A.S.B.L. bruxelloise, active sur le plan des relations culturelles belgo-congolaises et soucieuse de rétablir un hôpital en pleine brousse à 450 km à l’est de Kinshasa, oriente le but des membres du groupe : la relance de l’hôpital de Mokamo pour assurer des soins de qualité à la population locale.
Ainsi est né le Projet Mokamo : « Aider les Congolais de Mokamo à réhabiliter et à autonomiser leur hôpital ». Le CHR-Verviers East Belgium (anciennement Centre Hospitalier Peltzer-La Tourelle) est rapidement devenu partie prenante du projet, qui a bénéficié entre autres du soutien financier de Wallonie-Bruxelles-International.
Mokamo et sa région
C’est un ensemble de 120 villages répartis sur près de 1000 km², dans la province du Kwilu.
Mokamo se trouve sur un plateau dont l’altitude moyenne est de 700m. Ce plateau est creusé par plusieurs rivières. Le climat est tropical avec une alternance de saisons des pluies et de saisons sèches. La température moyenne est comprise entre 25 et 29° en saison des pluies et avoisine 20° en saison sèche. Le sol sablonneux n’est guère fertile. La savane occupe le plateau, les vallées sont arborées.
Dans les villages n’existe qu’une agriculture de subsistance : arachides, manioc, l’un ou l’autre légume… Les villageois possèdent souvent quelques poules, parfois une chèvre ou deux. Une vieille usine de production d’huile de palme tourne au ralenti. Les routes sont délabrées et seules des pirogues empruntent les rivières. Les problèmes de transport accentuent les difficultés matérielles des habitants de la région. Pour les 60.000 habitants de la région, il n’y a qu’un seul camion en état de marche
L'Hôpital de Mokamo
Construit en 1953 par une compagnie oléagineuse belge, la « Compagnie du Kasaï et de l’Equateur », l’hôpital est rétrocédé à l’Etat zaïrois en 1976. Il est bâti sur le mode pavillonnaire et comprend actuellement 80 lits.
Cet hôpital, qui fait partie de la zone de santé rurale de Yasa-Bonga, est censé desservir une région de 1000 km² et de plus de 60.000 habitants. L’hôpital se situe à 85 km au nord de la route Kinshasa-Kikwit, en très mauvais état.
Au tout début du projet, la situation de l’hôpital est très précaire :
- il n’y a ni eau ni installation électrique ;
- l’équipement hospitalier élémentaire fait défaut : il n’y a ni matelas, ni draps de lit, ni vêtements professionnels, ni frigo … ;
- l’équipement médical est vétuste ou inexistant ;
- les quatre services principaux – maternité, pédiatrie, chirurgie et médecine – ont besoin de matériel nouveau, de même que le laboratoire ; il n’y a ni échographie, ni radiographie ;
- la pharmacie n’est plus approvisionnée en médicaments usuels ;
- les salaires du personnel médical, infirmier et technique sont insignifiants : le seul médecin présent sur place gagnait quelque 25€ par mois.
Un projet...
Et des premiers objectifs :
- Rétablir les infrastructures : l’eau, l’électricité, les communications, les travaux de restauration ;
- Renouveler l’équipement médical et hospitalier : le remplacer ou l’installer ;
- Suivre les activités de près : assurer les dépenses de fonctionnement, pérenniser l’action ;
Un projet de départ qui est atteint en 2013,
✅ L’eau coule dans l’hôpital.
✅ L’électricité est rétablie (ancien groupe électrogène et photovoltaïque).
✅ Des travaux de rénovation s’enchainent.
✅ Tout un équipement médical est opérationnel : tables d’opération, instruments chirurgicaux, scialytiques, lits d’accouchement, échographe, installation de radiologie, matelas, matériel de laboratoire et d’ophtalmologie
✅ La reprise de la gestion de l’hôpital de Mokamo par le diocèse de Kikwit s’est concrétisée.
✅ Des religieuses congolaises de la congrégation des Sœurs de la Charité de Namur acceptent de gérer l’hôpital. Elles ont restauré le couvent qui lui est adjacent. Outre une religieuse médecin directrice, l’équipe comprend une gestionnaire et quelque 70 membres du personnel.
DEUX PROJETS
En 2015, le projet initial s’est étoffé.
Il s’agit d’une part, d’aider la population locale très pauvre à financer le coût des soins ou d’une hospitalisation et, d’autre part, d’assister les associations locales qui veulent développer des moyens de subsistance :
- aide au REFEMO (RE groupement des FEmmes de MOkamo) ;
- soutien au groupe de mutualisation des soins de santé ;
- soutien à la diversification agricole, soutien au PAC politique agricole commune ;
- recherche de financement pour une adduction d’eau dans les différents quartiers de Mokamo ;
- partenariat avec les différentes écoles primaires et secondaires.
La gestion du projet s’étend et se complexifie.
Dès 2016, le groupe prend deux orientations pour supporter le même objectif d’aide à la population de Mokamo :
Un groupe Mokamo EAU qui poursuit l’objectif d’adduction de fontaines d’eau dans différents quartiers de Mokamo. Il soutient également des sensibilisations à l’hygiène auprès de la population de Mokamo, principalement aux écoles…
Un groupe Mokamo Hôpital qui poursuit les actions d’aide à la gestion et la maintenance de l’hôpital ou d’aides structurelles à des associations locales :
- aide aux mamans : moulin à manioc, classe d’alphabétisation, la bibliothèque, atelier de couture ;
- soutien aux écoles et partenariat avec les écoles secondaires pour la formation en écoles techniques par la construction d’un vaste atelier polyvalent (couture, bureautique, menuiserie, maçonnerie, électricité) ;
- partenariat avec l’ONG « Maison de l’Artémise » pour la prévention du paludisme ;
- aide au développement horticole ;
- animation d’une garderie-jeux pour les enfants.
